Stabat Mater

En 1829, Gioachino Rossini fait avec Guillaume Tell ses adieux à la scène. Il n’a pas encore quarante ans et jusqu’à sa mort, en 1868, ne composera presque plus rien à destination du public. Le Stabat Mater fait office de rare exception. L’œuvre résulte d’une commande passée en Espagne en 1831 et que Rossini n’honora qu’en partie pour des raisons de santé. Il faudra donc attendre 1842 pour que le Stabat Mater soit terminé et connaisse sa création à Paris, le 7 janvier 1842. Après treize ans d’absence, ce retour du compositeur dans un domaine où personne ne l’attendait fit sensation. Si le compositeur d’opéra se fait entendre par endroits, Rossini ne propose pourtant pas ici qu’une transposition dans le sacré de son langage lyrique. L’écriture «sévère» (les numéros 5 et 9 chantés a cappella ou encore la fugue conclusive) ne peut de même décrire que quelques passages de la partition. C’est donc bel et bien un approfondissement autant qu’une évolution de son esthétique que nous présent