East Meets West

La rencontre entre deux mondes. D’un côté, le Pierrot lunaire d’Arnold Schönberg, cycle de vingt-et-une courtes mélodies pour voix et cinq instruments sur des textes du poète symboliste belge Albert Giraud. Une partition atonale avec laquelle le compositeur livre, en 1912, un jalon du 20e siècle. Amour, sexe, religion, violence sont quelques-uns des thèmes abordés au fil de ces miniatures à l’instrumentation sans cesse variée et où la voix adopte souvent la technique alors nouvelle du Sprechgesang, à mi-chemin entre le parlé et le chanté. Œuvre à la frontière entre musique et théâtre, le Pierrot lunaire s’unit ici au Nô. Cet art dramatique japonais à la tradition séculaire nous présente des acteurs masqués qui évoluent dans une gestuelle stylisée et dépouillée, accompagnés par des musiciens et un chœur. Des scènes Nô viennent se mêler aux morceaux de Schönberg pour dialoguer avec tout autant que les illustrer. Un art oriental et aristocratique né vers le 13e siècle et l’expressionni