Stéphane Meier au Château de Venthône

Il nous accueille dans son nouvel atelier aménagé avec d’autres artistes dans une ancienne fabrique au bord de la Sionne, nous montre les œuvres récentes qu’il exposera au Château de Venthône et parle de son travail : « Je développe une technique personnelle qui me permet d’explorer l’expressivité des matières, des couleurs et des patines en jouant également avec les épaisseurs les transparences ainsi qu’avec la charge symbolique, mystique ou encore onirique des formes et des traces. » Et il cite des artistes qui l’ont influencé dans sa quête : Hideaki Yamanobe, Lawrence Carroll, Su Xiaobai, Mark Rothko, Antoni Tàpies.

Né en Valais en 1970, Stéphane Meier fait une formation d’architecte à l’Ecole Polytechnique de Lausanne qui le sensibilise « au jeu des volumes et des formes placées dans un espace bi ou tridimensionnel et lui donne les bases d’un langage visuel, ainsi qu’une certaine discipline conceptuelle. » Et il pratique divers apprentissages complémentaires : dessin, peinture, calligraphie, céramique. Une deuxième formation dans l’éducation (Bachelor HES santé sociale) l’amène à travailler avec des adolescents sur le thème de la créativité dans le cadre d’un atelier. Voyages et rencontres enrichissent sa mémoire d’impressions ramenées d’Australie, du Vietnam, de Chine, du Maroc et d’Espagne.

« L’art est pour moi la liberté de m’inventer, il est avant tout cet espace de liberté infini », déclare-t-il. « Dans ce qui parait aléatoire, fortuit, il y a quelque chose d’insaisissable, de difficilement explicable : des couleurs se répondent, s’appellent, des compositions s’équilibrent, deviennent tout à coup puissantes, évocatrices, sensibles, vibrantes. Il semble qu’il y ait des « lois de la nature là-dedans. L’artiste explore et joue. Il va au cœur de l’inconscient visuel et sensoriel. »

Le peintre présente cette exposition dans un texte où il évoque trois séries de travaux. La première, intitulée « Multi spatialité » où prédominent le bleu et le beige suggère les rêves, les actions, les réalisations, l’ensemble des interactions humaines. » Et font songer au Maroc, au Sahara… Au sujet des compositions regroupées sous le titre « Le noir et le blanc », il dit : « Le blanc est l’espace, le noir ce qui l’occupe…Le blanc, d’essence spirituelle, se transforme au contact du noir…Il y a une sorte d’échange symbiotique qui me touche. » Les travaux « Papier japonais et encre de Chine » explorent la propriété et la texture de ce papier qui absorbe l’encre en fonction des trempages et qui « offre tout un univers de contrastes (…) nouveaux dialogues entre le noir profond, le blanc délicat et l’ensemble des nuances possibles. »

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