Solution intermédiaire

 À cause de ses trahisons répétées, Dédale se voit jeter avec son fils Icare dans le labyrinthe dont il est lui-même l’architecte. Dédale, désirant à tout prix fuir la Crête avec son fils, eut l’idée de fabriquer des ailes semblables à celles des oiseaux, confectionnées avec de la cire d’abeille et des plumes. Au moment de l’envol, il prévient à maintes reprises son fils de constamment voler à mi-hauteur, ni trop près de la mer à cause de l’humidité, ni trop près du soleil à cause de sa chaleur. Mais Icare, grisé par le vol, oublie l’interdit et prend de plus en plus d’altitude. La chaleur fait fondre la cire et ses ailes finissent par le trahir. Il meurt précipité dans la mer qui porte désormais son nom : la mer Icarienne. La (sur)vie de chacun est remplie de ces solutions intermédiaires, sortes de compromis entre le meilleur et le pire selon certains, entre le pire et le « moins pire » selon d’autres.

Le mythe nous laisse supposer que la voie de la survie dépend de la nécessité de rester entre deux eaux, faire juste, faire bien en s’effaçant dans la moyenne, dans le médian. Eviter de se rapprocher de la passion du soleil, de se laisser tenter par la puissance des fonds marins... Solution Intermédiaire est la nouvelle création du jeune metteur en scène valaisan Stefan Hort, première création d’un cycle cherchant à explorer les rapports entre les arts circassiens et le monde de la musique. Stefan Hort réunit sur scène le talentueux musicien Yannick Barman, mêlant cuivres et musique électronique et le puissant Anthony Weiss, expert sangliste et artiste de cirque. De Dédale à Icare, de Yannick à Anthony, de la musique au cirque, tout n’est ici qu’une question d’envie de liberté, pour arrêter de se perdre, à quel prix ?