Jeanclaude Warmbrodt au Château de Venthône

Jeanclaude Warmbrodt utilise la mine de plomb et la gomme pour créer un espace d’ombre et de lumière. Son trait fin et nerveux, léger ou appuyé, en essaim dense, en nuées légères, laisse sourdre la blancheur du papier. Et la gomme qui ouvre de claires échappées, creuse aussi des gouffres sombres en étalant le noir de la mine. Dans une série de dessins, la couleur apparaît comme un arc-en-ciel ou, en taches rouge sang, crée une atmosphère tragique. Dans un autre ensemble, des rehauts d’or rayonnent comme dans les icônes byzantines. Des figures humaines, longilignes, évanescentes, surgissent du néant, solitaires, en couple ou en groupe. Une force, celle du destin ? les entraîne dans un mouvement cyclique, les précipite dans une chute fatale ou les anime d’un élan vital libérateur. Le format en hauteur des grands dessins accentue leur caractère dramatique. Alors que les Six jours développent, sur un plan horizontal, une histoire en plusieurs scènes qui, selon l’artiste, évoquent : « les imaginaires tentations d’être, d’espérer ou de désespérer. » Pour l’affiche qui annonce l’exposition au Château de Venthône (du 2 au 24 mars 2019), Jeanclaude Warmbrodt a choisi l’image d’un couple qui avance en pleine lumière, les sombres ténèbres s’étant dissipées.