Segundos

Carlos Henriquez est un double « segundo », à moitié espagnol, à moitié suisse allemand. C’est dire que ses souvenirs d’enfance parmi les romands de Bienne sont bercés par le flamenco et le yodel. Des Îles Canaries à l’Entlebuch, en passant par Le Landeron et Lausanne.

Le voici de retour sur les terrains de jeux de son enfance - les abattoirs de La Chaux-de Fonds, les caves de Freixenet à Tarragona, le banc de touche du F.C. Aurore Bienne, la Playa del Inglés, sans oublier l’usine familiale de chorizos Carisa à Cortébert…

Il est aussi question de ces moments où on se sent tout à coup différent de ses camarades de classe. Des petits riens qui font que, même si on naît au même endroit, nos origines nous séparent... Les «segundos» se souviendront certainement d’avoir vécu de tels moments. Les autres se glisseront sans peine, une heure durant, dans la vie de ces copains d’école qui parlaient une autre langue que le français avec leurs parents.

Les Segundos ont contribué à faire de la Suisse une terre multiculturelle. Carlos Henriquez est l’un d’eux. Il endosse d’ailleurs volontiers – et pour notre plaisir - le rôle de porte-parole de la grande communauté «segunda» helvétique.

Créé simultanément en version française et en version suisse allemande au Théâtre de Poche de Bienne, le spectacle raconte avec humour et sincérité les aventures d’un talentueux double segundo qui fait fi du Röstigraben.

Une bouffée de rires aux couleurs nostalgiques d’un film Super 8.