Philharmonix | Sion Festival

Notre époque aime les étiquettes ; lesquelles sont bien pratiques lorsqu’il s’agit – par exemple – de ranger la musique dans les bacs des disquaires ou sur les catalogues numériques. Grâce à elles, les algorithmes nous proposent quotidiennement des listes cohérentes et unifiées. Poussant la logique jusqu’au bout, l’industrie musicale a fait émerger le concept de cross-over pour désigner les croisements suspects, les mélanges douteux. C’est sous cette bannière en effet que sont classés les évadés du dictionnaire, ceux qui tentent d’échapper aux nomenclatures et aux définitions trop fixes. Et c’est ainsi que les labels ont désigné le travail de l’ensemble Philharmonix – lequel ne demandait pourtant qu’à s’amuser, et à voyager un peu.

Car cross over signifie traverser. Si le mot est jugé avec méfiance par les tenants du savoir et du bon-goût, la réalité qu’il désigne est sans doute aussi ancienne que la musique elle-même. Les frontières entre les genres, en effet, ont souvent été poreuses et les merveilleux musiciens de l’ensemble célèbrent cette mixité, reflet d’un monde en mouvement. Si, donc, vous avez toujours rêvé d’entendre Beethoven en swing, imaginé Wagner en auteur de tangos argentins, ou si l’idée d’entendre un Bartók où l’élément rom est exacerbé à la folie, ce concert est pour vous. Embarcation immédiate…