Deux frères – deux abstractions – une expo

Deux frères face à face ; deux abstractions voisines

Dans les œuvres des deux frères, notre regard se laisse porter, transporter, hypnotiser. Il prend le temps de s’imprégner, d’accepter que notre œil nous guide dans les méandres des compositions pour englober enfin d’un seul tenant l’œuvre complète.

Chez l’un et l’autre, rien de défini au départ. Le tableau se nourrit du premier jet instinctif ou inspiré. Et ensuite il évolue, se transforme, mute, se dégrade, s’enrichit à chaque nouvelle découverte, à chaque erreur, à chaque exploration, à chaque correction. La maîtrise du hasard prend des cheminements différents chez l’un et l’autre. Mais chez tous les deux, la volonté commune de se laisser librement emporter par la création.

Si Christian construit son tableau couche par couche, matière sur matière, strate par strate, c’est pour mieux le fouiller ensuite, le sonder, le creuser, le frapper, ponceuse à la main, cutter au poing. Lacérer, marteler, brutaliser le panneau pour en faire naître une émotion essentielle. La composition complexe se dévoile, s’exhibe dégagée à coups de lame, de marteau, de brosse…

Passionné de dessin, François transpose son culte de la ligne dans des œuvres abstraites organiques. Le pinceau qui trace ou esquisse des lignes multiples s’entrecroisant, se dédoublant, laisse parfois naître une surface blanche, rouge ou bleue, posée là. Deviner l’inspiration, l’idée d’une frondaison, d’une écorce dans ses tracés aléatoires ou dans ces sinuosités organiques importe peu.

L’Exposition à la Tour Lombarde est l’opportunité pour les deux frères d’une confrontation amicale, d’une correspondance picturale silencieuse.