Après l’espoir démocratique, la révolution conservatrice ?

La Turquie et la Tunisie ont chacune porté une espérance démocratique : respectivement au début des années 2000 et en 2011. L’heure a vite été à la désillusion. Les deux pays ont en commun leur passé ottoman, leur appartenance au bloc occidental pendant la Guerre froide, une forte conscience nationaliste, leur ancrage dans l’islam réformé du 19e siècle. Aujourd’hui, l’un et l’autre disposent d’une rente anti-migratoire qui leur assure la complaisance de l’UE en matière de violation des droits de l’Homme.

Ils combinent un « Etat fort pour une économie saine » (Carl Schmitt), l’adhésion à des valeurs politiques et morales conservatrices et l’exaltation de la modernité technologique.

HAMZA MEDDEB est chercheur au Carnegie Middle East Center, où il dirige le programme d’économie politique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Ses travaux portent sur l’économie politique de la Tunisie, ainsi que sur les questions de sécurité, de développement et de géopolitique en Afrique du Nord.

AYŞEN UYSAL est professeure des universités en science politique à l’université Dokuz Eylül d’Izmir, en Turquie. Ses travaux portent sur l’action collective, le contrôle étatique des manifestations de rue, l’engagement politique, les réseaux des partis en Turquie et la surveillance. Elle est notamment auteure de Faire de la politique dans la rue. Manifestations de rue, manifestants et police en Turquie (Éditions du Croquant, 2019).

MODÉRATEUR : JEAN-FRANÇOIS BAYART est professeur à l’IHEiD de Genève et titulaire de la chaire Yves Oltramare « Religion et politique dans le monde contemporain ». Il est notamment l’auteur de L’Energie de l’Etat. Pour une sociologie historique et comparée du politique.

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