Lettres (à Jeanne?)

Il y a Vital Bender le poète évidemment, son écriture comme une âme béante et sa musicalité. Et il y a l’homme, derrière, à peine dissimulé. Qui a laissé entrevoir un bout de lui-même.

Un homme à peine voilé, laissant entendre la mélodie de ses jours intimes et de ses nuits d’insomnie. Un homme en marge, inspiré par les vents, le soleil rasant, les montagnes vertigineuses. Inspiré par la frayeur et la splendeur des femmes. Dévoré par les mots. Un poète. Un fou. Fou d’amour surtout.

A l'origine de ce spectacle, il y a une autre rencontre avec l'ancien colocataire et meilleur ami de Vital, qui avoue être en possession d’un carton rempli d’écrits manuscrits (brouillons de poèmes et de lettres) que Vital Bender lui avait expressément demandé de conserver. La découverte de cette (cor)respondance amoureuse enflammée a donné envie à la Compagnie Mladha d'ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire, après Elan Vital.

Scénographié par Hélène Bessero-Belti, «Lettres (à Jeanne?)» fait intervenir trois médiums: le texte, dit pas Mathieu Bessero-Belti (qui assure aussi la mise en scène), la musique, improvisée par Julien Pouget, et la vidéo de Gaël Métroz. Parmi ces séquences, on découvre des danseuses à trois âges de la vie (Monique Décosterd, Margaux Dorsaz, Elisa Bessero-Belti), dans des chorégraphies signées Laure Dupont.

«Chacun suit son propre chemin tout en se juxtaposant à celui des deux autres», explique Mathieu Bessero-Belti. «Ils ont une dramaturgie commune mais ne déploient pas le même langage ni ne se développent au même rythme. Ils produisent ainsi une forme singulière que nous ne contrôlons pas entièrement.»