Concert du quatuor Terpsycordes

C’est en Andalousie que prend naissance l’une des œuvres les plus fascinantes de Joseph Haydn: Les sept dernières paroles du Christ en croix. Un prêtre de Cádiz, José Sáenz de Santa María, commande au compositeur une série de pièces instrumentales pour accompagner la récitation des dernières paroles du Christ lors d’une cérémonie donnée pendant la Semaine Sainte dans l’Oratoire de la Santa Cueva. La création a lieu en 1787. Le succès est tel que, la même année, Haydn fait publier à Vienne un arrangement pour quatuor à cordes et une transcription pour piano de la partition. En 1796, il transforme encore son œuvre en un grand oratorio pour solistes, chœur et orchestre.

Plus colorée que pour piano, moins fastueuse que pour orchestre, la version pour quatuor est la plus intimiste et certainement celle qui traduit le mieux l’intensité du sujet. Précédées d’une introduction et suivies d’un court mais impressionnant Terremoto (tremblement de terre), les sept paroles du Christ sont exprimées au moyen de morceaux méditatifs et de forme sonate. Haydn fait voyager ses auditeurs au travers d’un nombre particulièrement élevé de tonalités différentes,

alternant modes majeurs et mineurs, créant ainsi de remarquables contrastes de couleur. Le quatuor à cordes est un genre dans lequel le musicien excelle et dont il est l’un des fondateurs: il le place ici au service d’une dramaturgie et l’emmène vers de nouveaux sommets.

Ecouter Les sept dernières paroles du Christ en croix le jour du Vendredi Saint demeure une expérience musicale envoûtante. C’est d’autant plus le cas lorsque les artistes sont des spécialistes de Haydn, à l’image du Quatuor Terpsycordes qui, depuis 2021, s’est lancé dans l’interprétation de l’intégrale des quatuors du compositeur.