Elisabeth Leonskaja, véritable légende vivante du piano se dévoilera à travers les trois dernières sonates de Franz Schubert, généralement considérées comme son « Chant du cygne ».
ELISABETH LEONSKAJA
Concert anniversaire
Le 16 novembre prochain, la Fondation Pierre Gianadda accueillera pour son « concert anniversaire », Elisabeth Leonskaja, véritable légende vivante du piano, qui se dévoilera à travers les trois dernières sonates de Franz Schubert, généralement considérées comme son « chant du cygne ».
Lors de sa première visite à la Fondation Pierre Gianadda en 2024, Elisabeth Leonskaja avait enchanté le public autant par sa virtuosité phénoménale et naturelle que par la finesse et la profondeur de son jeu. Le public ne s’y était pas trompé qui l’avait longuement ovationnée. Le sourire aux lèvres, Elisabeth Leonskaja s’était alors effacée devant les musiciens de l’ensemble Scharoun, qui l’accompagnaient, et les avait remerciés avec une simplicité déconcertante, comme si tout le mérite leur revenait. Dans un monde dominé par les médias, cette grande dame du piano a su conserver sa simplicité et sa modestie légendaires et demeurer fidèle à elle-même, à son art, suivant ainsi les traces des grands musiciens russes de l’ère soviétique, David Oïstrakh, Emil Gilels et surtout Sviatoslav Richter dont elle a longtemps été la partenaire de prédilection : comme ses aînés qui travaillaient dans un environnement politique difficile, Elisabeth Leonskaja n’a jamais perdu de vue la quintessence de la musique et à chaque apparition sur scène, séduit son public par la force qui l’anime : la musique est et a toujours été l’œuvre de sa vie.
Schubert, le compagnon d’une vie
Pour son premier récital solo à La Fondation Pierre Gianadda, Elisabeth Leonskaja a choisi d’interpréter les trois dernières Sonates de Franz Schubert, compositeur cher à son cœur qui l’accompagne depuis toujours. Bien qu’elle connaisse toutes ses œuvres sur le bout des doigts (elle a enregistré une bouleversante intégrale des sonates pour piano), elle n’a de cesse d’interroger ses partitions, d’approfondir chaque détail afin de tenter de s’approcher au plus près de son art. Le choix des trois dernières sonates s’est donc imposé naturellement.
Composée dans une fièvre créatrice presque surhumaine, entre le printemps et l’automne 1828, quelques mois avant de quitter ce monde, cette trilogie est généralement considérée comme le testament pianistique de l’auteur. Véritable « chant du cygne », elle offre un mélange de beauté et de tristesse, de vie et de prémonition de mort et compte sans doute parmi les pages les plus existentielles jamais écrites pour piano. Ces sonates rayonnent toutes d’une luminescence sombre qui va au-delà de la mélancolie et chantent, dans un même souffle, l’insoutenable tragédie et la sérénité transcendante. En les écoutant, l’auditeur a l’impression que le temps s’arrête.
Pour Elisabeth Leonskaja, les trois dernières sonates sont pourtant plus faciles à comprendre que les œuvres de jeunesse. « Elles sont certes plus profondes, mais tellement plus humaines, dit-elle. Malgré leur intensité, Schubert s’y exprime avec plus de légèreté ouvrant des portes vers des sphères que personne d’autre ne parviendra jamais à atteindre ».
On ne peut que se réjouir d’écouter ces trois chefs-d’œuvre sur le piano inspiré d’Elisabeth Leonskaja. Son jeu profond et sincère, à la fois pudique et tendre, chaleureux mais sans fausse sentimentalité, saura mieux que quiconque nous en faire ressentir toute la beauté.
Catherine Buser
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