Les cinémas valaisans offrent une expérience diversifiée, allant des blockbusters aux films indépendants, avec des salles chaleureuses et une programmation variée qui valorise la culture locale....
RETOURNE / RETURN, 2020
Pour point de départ une image du glacier grisonnais Le Vadret de Tschierva* photographié en 1979 avec un appareil Kodak Instamatic 233 argentique. Prise à l’âge de 8 ans lors de vacances en camping dans les montagnes engadinoises avec sa grande-tante et son grand-oncle, il s’agit de sa première photographie de glaciers.
Retrouvée dans les archives familiales au décès de sa mère, l’artiste l’a retravaillée en faisant disparaître 30% sa surface. Cette disparition symbolique correspond au recul du glacier grisonnais par dérèglement climatique depuis la fin des années septante. Divisée en 42 tronçons circulaires représentatifs des années écoulées, la surface de l’image manquante est distribuée mathématiquement de manière à former une structure spiralée en paliers teintée de magenta.
C’EST CHAUD / IT’S HOT, 2019
Entre culte et culture, la Chapelle Nagelin est un lieu qui rassemble. Mais sa porte s’ouvre sur une faille. Jouant avec la notion d’équilibre, celui-là même dont la planète a besoin pour ne pas s’emballer, Laurence Piaget-Dubuis invite le visiteur à se fondre dans son œuvre. «It’s hot», c’est chaud. La ligne d’équilibre du zéro degré, qui transforme la neige en glace, est mise à mal par le réchauffement. Nos glaciers fondent. L’élan, le faux pas, la chute? À chacun de trouver son équilibre face à cette installation, face à l’urgence climatique.
DISPARU / MISSING, 2019
Photographies travaillées en relief à l’aide des couleurs rouge et bleu – vert décalées d’une distance qui correspond à l’espace entre nos deux yeux.
Le rouge, symbole du chaud, et le bleu, symbole du froid, ouvrent dans cette œuvre une métaphore sur le déplacement de la ligne d’équilibre glaciaire. La ligne d’équilibre sépare la zone d’accumulation de la zone d’ablation et correspond à l’isotherme du 0°C. Plus la ligne d’équilibre monte en altitude, plus le glacier fond.
Un lit permet de s’allonger. Souvent associé au repos et aux rêves, il est aussi parfois celui où l’on s’installe lorsqu’on est malade. La position horizontale du corps est également celle du défunt. Le lit de repos devient ici le lit de mort.
L’ÉCHELLE DU TEMPS / THE TIMESCALE, 2018
La chaleur varie trop rapidement, les précipitations baissent et les glaciers fondent comme des malades discrets qui reculent et diminuent sans bruit, contaminés par la fièvre consommatrice humaine.
La disparition totale de la plupart des glaciers au-dessous de 3 500 mètres est programmée d’ici la fin de ce siècle.
Avec eux s’éteint leur fonction de réservoirs d’eau: le château d’eau de l’Europe. C’est une course contre la montre qui est enclenchée.
Avec son œuvre «L’échelle de temps», l’artiste souhaite inciter à prendre conscience du temps compté pour changer l’issue climatique tragique qui se dessine…
MMLX, À OUVRIR EN 2060 / MMLX, TO OPEN IN 2060, 2018
32 photographies du glacier de Tsanfleuron qui ont été déposées dans une capsule temporelle hermétique en acier inoxydable dans une cabane de montagne proche du glacier. Cette capsule sera tenue fermée jusqu’en 2060. Longue échéance à l’échelle d’une vie humaine, mais courte pour la planète. Œuvre de sauvegarde collective de biens et d’informations, et témoignage destiné aux générations futures, les photographies vont probablement mieux vieillir que le glacier. Ce sont les témoins d’une époque révolue, celle des glaces éternelles. Calendrier circulaire, à l’image des stries de croissance d’un arbre, qui permettent de déterminer son âge pour symboliser visuellement le temps qu’il reste jusqu’en 2060.
VOUS ÊTES SUR UNE FAILLE I / YOU ARE ON A FAULT LINE I, 2018
Laurence Piaget-Dubuis et Katerina Samara
L’amplification fictive et surréaliste des failles de surfaces, «probables ou certaines» de la ville de Sion, nous emporte entre une chaîne de montagnes imaginaire et précaire et une étendue glaciaire immaculée traversée de crevasses et de séracs encore en suspension.
L’installation artistique développe le contraste entre solide et fragile, tension et relâchement, surface et sous-sol.
Une abstraction du territoire qui conforte notre rapport aux dangers environnementaux, lézarde puis fracture nos certitudes et donne le vertige.
SURVIE II / SURVIVAL II, 2018
«SURVIE II» représente une petite couverture de survie déployée par l’artiste lors d’un séjour de 10 jours sur le plus grand glacier d’Europe. Elle se veut symbole du besoin de protection. Une image forte qui, sans condamner une époque ou alimenter les théories sur les causes du réchauffement climatique, se veut être un miroir de la société contemporaine. Les glaciers, immenses congélateurs qui gèlent le temps, sont la mémoire de l’humanité qui s’efface. Que demeurera-t-il dans la mémoire collective alors que les glaciers disparaissent? L’artiste a divisé l’image native en 16 châssis indépendants pour signifier le morcellement.
ABSTRAIT BLANC / ABSTRACT WHITE, 2017
Trompe l’œil ou paysage inversé sur lequel on peut marcher, «ABSTRAIT BLANC» inverse les proportions : le géant de glace «intemporel» (le plus grand glacier des Alpes avec ses 23 kilomètres) devient petit et le visiteur imposant.
L’artiste a transformé une ancienne installation similaire - exposée durant la Cop24 en Pologne en décembre 2018 - en cabas à courses qu’elle a lesté. De quoi réfléchir au poids écologique de nos habitudes de consommation qui contribuent au réchauffement de la planète.
LE GLACIER DES RÉFUGIÉS / THE REFUGEE GLACIER, 2016
Le glacier du Rhône, haut lieu du tourisme valaisan, apporte une vision troublante où deux aspects – touristes innombrables en pèlerinage à la source d’une eau vive et réfugiés à la dérive sur les flots des mers du globe – semblent se télescoper visuellement. Pour protéger les glaces éternelles de la fonte, le glacier est habillé d’étranges bâches cousues entre elles, qui lui donne un air de camp de réfugiés.
Si le dérèglement du climat annoncé nous transformait tous, d’ici la fin du siècle, en potentiels réfugiés, où irions-nous ? Effet papillon et interconnectivité, tout ne forme qu’un.
COUVERTURE / COVER, 2016
Photographie d’une oeuvre déposée en 2014 durant une année à Amboy, dans le désert californien, dans le comté de San Bernardino aux USA, «COUVERTURE» est une installation réelle qui semble totalement truquée. Pourtant, il n’y pas de Photoshop dans le travail de l’artiste.
Le désert, miroir désenchanté d’un or bleu disparu, nous interpelle sur la question de l’eau, de sa gestion, des conditions de sa préservation et de sa répartition.
Les Alpes, château d’eau de l’Europe, sont deux fois plus touchées par le réchauffement climatique que le reste du monde. Il convient d’élaborer rapidement des solutions pour prévenir des problèmes potentiels de gestion de l’eau à long terme, dus à l’évolution climatique et démographique.