Rêves et cauchemars : faire bouger la perception des migrations

Passés aux cribles médiatique et statistique, les phénomènes migratoires contemporains se retrouvent souvent figés dans des figures abstraites, matière à spéculations et réflexes plus ou moins bienveillants. Afin de les faire sortir de leurs représentations uniformes, nous pourrions tenter d’interroger les multiples rêves et cauchemars qui cohabitent au fil de ses parcours.

Considérer les migrants comme dépositaires et passeurs de quêtes et de craintes variées, de fantasmes et d’angoisses paradoxaux, pourrait alors être un moyen politiquement salubre d’appréhender ce phénomène social majeur.

Comment s’orienter sur le terrain précaire des paysages mentaux de la migration, face aux difficultés de transmission de tels imaginaires et inconscients ? Que font les migrants et leurs éventuels témoins des souvenirs trimbalés ou glanés en chemin, ou de la bouleversante intensité des déroutes enfouies et des aubaines entrevues sur les chemins de l’exil ?

SIMONA TALIANI est professeure d’anthropologie à l’Université L’Orientale de Naples et enseigne « Ethnopsychiatrie » à l’Université de Palermo. Après les études doctorales au Cameroun, elle a conduit ses recherches sur les transformations des systèmes de soin locaux (au Mozambique et au Burkina Faso), en s’occupant en particulier des questions de santé mentale et des problèmes de développement de l’enfance. Elle a publié dans des revues telles que Africa, Journal des Africanistes, Cahiers d’études africaines, Politique africaine, Social Compass, Ethnography entre autres. En cours de publication avec Roberto Beneduce, Frantz Fanon, l’inarchiviabile (Naples, 2026).

MUSTAPHA EL MIRI est enseignant-chercheur à l’université d’Aix-Marseille, chercheur au LEST-CNRS. Il a publié de nombreux travaux dont : El Miri et al (2023) Comment l’Europe a sous-traité « l’encampement » des réfugiés syriens au Moyen-Orient, le Bord de l’eau avec Flora Bajard (2025), La jeunesse africaine en mobilité, le rêve en acte d’un droit de circuler décolonisé, in Benmakhlouf, Dehbi (dir.), Lire les sociétés africaines. Textes, Gestes, Techniques, la Croisée des chemins, Maroc.

MODÉRATEUR: THOMAS GMÜR est enseignant-chercheur en théorie politique et relations internationales à l’Université de Lausanne. Ses travaux actuels portent sur les formes de vie démocratiques et l’imaginaire du corps politique. Il est également membre de l’équipe éditoriale de Diagrammes, plate-forme d’analyse politique.

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