Née en Valais, Christine Mühlberger étudie à la Byam Shaw School of Arts de Londres, à New York, à Salzbourg, à Münich, où elle fréquente cours, académies d’art et ateliers. Christo participe à des résidences et des projets artistiques au Maroc, en Islande, en Turquie, à Bangalore en Inde. Elle prend le Transsibérien et traverse la Russie jusqu’au Japon, s’arrête à Kyoto puis plus longuement à Fukuoka au nord de l’île de Kyushu… Elle vit actuellement à Zürich. D’où elle entreprend, chaque année, en solitaire, d’intrépides voyages à pied, sac au dos, la menant à Gênes, Graz, Hambourg, Arcachon, Budapest. Ces voyages et ces parcours pédestres inspirent et nourrissent son travail qui est présenté lors d’expositions, de performances et d’interventions in situ, en Valais, en Suisse : Berne, Zurich, Lausanne, en Europe : Islande, Allemagne, Autriche, au Japon, en Inde, au Brésil.
Les travaux qu’elle présente au Château de Venthône sont inspirés par les paysages de montagnes et de lacs, parcourus lors de son retour de Split à Zürich en 2018. La marche, les rencontres, les images récoltées et les souvenirs en sont l’étape initiale. Puis commence un intense et long labeur en atelier, sur la base des photos récoltées lors de sa pérégrination, travaillées sur écran d’abord, sur la matière ensuite. Elle utilise comme support un papier particulier, le newsprint qui réagit comme du cuir, dont la couleur évolue et qui « supporte qu’on le maltraite ». Elle dessine et peint au fusain, avec des néocolors, de l’encre de chine noire ou bleue, de la gouache, du pastel. Et s’ensuit une séquence de gommage qui ouvre l’espace. Cette double démarche se poursuit inlassablement jusqu’à que surgissent les lignes de force et les formes en mouvement qui animent son travail pictural. Rythmée par l’alternance du geste révélateur et de l’effaçage, la résurgence des souvenirs des régions traversées et l’expérience vécue pas à pas inscrite dans la mémoire et dans le corps, l’oeuvre évoque et le paysage parcouru et le mouvement de la marche. Elle se construit en différentes séries de dimensions diverses : les unes en format horizontal – dont un immense rouleau qui se déploie sur plusieurs mètres- comme un panorama -, les autres en format vertical. Et chaque ensemble se développe sur un thème propre, dans une approche et une atmosphère particulières. Elle leur donne des titres : Danse, Vivre, Passagère, Mouvance.
Lien vers le site web: Françoise de Preux