Cantigas de Santa Maria

Le recueil des Cantigas de Santa Maria est une mine d’or pour qui aime la musique médiévale. Le roi de Castille-Léon, Alphonse X le Sage, constitue une équipe d’une vingtaine de personnes pour travailler à un chef-d’œuvre, le Manuscrit des Cantigas de Santa Maria. Il choisit les meilleurs : enlumineurs, poètes, musiciens qu’ils soient juifs, musulmans ou chrétiens. Ils réaliseront ensemble cet ouvrage qui honore la Très Haute Dame, la Vierge Marie. En Espagne, au Moyen Age, les trois cultures vivaient côte à côte, oeuvraient ensemble et créaient des merveilles. 427 chants, magnifiquement enluminés, seront composés pendant près de 25 ans. Travail de longue haleine, projet à l’égal de la construction d’un édifice : les Cantigas pourraient être l’équivalent de la Sainte-Chapelle pour le roi Alphonse X. Les deux chantiers sont d’ailleurs contemporains et les motivations des deux souverains, Alphonse X et saint Louis sont de même ordre.

Pour les musiciens, les Cantigas sont une somme précieuse et immense : 427 chants. De plus, la musique des cantigas est belle, passionnante, très diverse, riche de multiples influences : la musique des troubadours, des virtuoses arabes et juifs, des chansons populaires d’Espagne, même des musiciens celtiques de Galice et de Bretagne. C’est avec un plaisir et un émerveillement constant que les musiciens et chanteurs de Res Temporis jouent ces pièces. La qualité des mélodies, la grande richesse rythmique, nous ravissent et nous émeuvent à chaque fois. L’art, dans son ensemble, reflète son siècle : le 13ème siècle était lumineux, raffiné et délicat. Les Cantigas témoignent de la musique de leur temps comme la Sainte-Chapelle témoigne de l’art de la lumière et des couleurs,  démonstration éloquente de la maîtrise des artistes médiévaux.